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Brèches (2020)

string quartet n.2

18 minutes

Premiere : 2020 October 11th, Vivat, Armentières.

Commission : French Government, Concertgebow Amsterdam, Pro-quartet, Quatuor Béla

Dedication : Quatuor Béla

Publisher : Éditions Musicales Artchipel









Brèches, mon second quatuor à cordes, poursuit d’une certaine manière les préoccupations développées au sein de mon premier quatuor Neige de Jakuchu (2017) – Éditions Musicales Artchipel – en questionnant à la fois un univers pictural particulier et des expérimentations formelles indépendantes. Pour ce premier quatuor, c’était mon interprétation de l’œuvre du peintre japonais Ito Jakuchu (1716 – 1800) qui avait été mise en regard avec des structures musicales issues d’inventions littéraires d’Antoine Volodine.

Pour ce second quatuor, c’est la question de la limite qui est convoquée, en m’inspirant des travaux du peintre Vincent Dulom (né en 1965). À travers un procédé de projections d’encre, il créé des peintures minimales et contemplatives faisant naître sous une ombre mouvante la possibilité perceptive de leur propre disparition. Elles sont fondées sur une économie de moyens proche de la pénurie, et interrogent, in situ, les lieux de leurs expositions. La traduction sonore de ces procédés est ainsi au centre de la génération des matériaux de Brèches, au point que quatre peintures originales de Vincent Dulom apparaissent dans la partition, comme si l’écriture musicale se diluait dans la vibration picturale. Les lieux de leur exposition s’incarnent ici dans l’espace mental de l’écoute. Cette approche du son poursuit un questionnement sur les limites du rôle du compositeur débuté dans un article sur les musiques savantes orientales paru en septembre 2020 (DUMONT Aurélien, L’altérité de l’écoute ou l’écart entre musiques savantes orientales et occidentales du point de vue d’un compositeur, in Orient sonore, Actes Sud /MUCEM, Marseille, 2020). Dans ce petit essai, je tente de montrer qu’il existe, au sein de ces musiques, une altérité de l’écoute singulière, qui naît à la fois de la création d’espaces semi-composés et de procédés musicaux assez fascinants comme le tarjama (qui veut dire traduction), où le jeu instrumental épouse de micro-inflexions prosodiques par imitations successives.

Aux brèches ouvertes par la peinture répondent ainsi des parties plus libres en imitation, et naît de cette tension une disparition progressive des intentions et du pouvoir du compositeur… 


Brèches, my second string quartet, continues in some ways the concerns developed in my first quartet Neige de Jakuchu (2017) - Éditions Musicales Artchipel - by questioning both a particular pictorial universe and independent formal experiments. For this first quartet, it was my interpretation of the work of Japanese painter Ito Jakuchu (1716 - 1800) that was set against musical structures derived from literary inventions by Antoine Volodine.

For this second quartet, it is the question of the limit that is raised, inspired by the work of the painter Vincent Dulom (b. 1965). Using a process of ink projections, he creates minimal, contemplative paintings that conjure up the perceptive possibility of their own disappearance beneath a moving shadow. They are based on an economy of means close to scarcity, and question, in situ, the places where they are exhibited. The sound translation of these processes is central to the generation of Brèches materials, to the extent that four original paintings by Vincent Dulom appear in the score, as if the musical writing were diluted in the pictorial vibration. The locations of their exhibitions are embodied here in the mental space of listening.This approach to sound continues a line of enquiry into the limits of the composer's role that began in an article on Eastern art music published in September 2020 (DUMONT Aurélien, L'altérité de l'écoute ou l'écart entre musiques savantes orientales et occidentales du point de vue d'un compositeur, in Orient sonore, Actes Sud /MUCEM, Marseille, 2020). In this short essay, I attempt to show that there is, within this music, a singular listening otherness, which arises both from the creation of semi-composed spaces and from rather fascinating musical devices such as tarjama (which means translation), where the instrumental playing embraces prosodic micro-inflections through successive imitations.

The gaps opened up by the painting are answered by freer imitative parts, and this tension gives rise to a gradual disappearance of the composer's intentions and power...




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